Chapitre Premier: le Gibet,la Corde,et Ceux qui s'en servent

Un égout à moitié rempli d'eau. Sombre. Moite. Oppressant. Quatre personnes.

Derrière ses barreaux, celui qu'on appelle Lame fait des ténèbres son amante, baigne dans cette nuit, mais trépigne d'impuissance. Ses yeux montrent les cernes d'un homme à bout de nerfs, marqué par une journée trop longue. Affamé, épuisé, à bout, il jette son regard noir vers les deux personnes qui lui font face.

Entre la liberté et la servitude, Annia crispe ses bras, et lutte comme une bête affamée à laquelle on vient de jeter la plus juteuse des pièces de boucher. Annia est elle aussi épuisée. Sa gorge est en feu, ses poumons brulent, et la fièvre, peut à peu, obscurcit sa vue. Mais ses bras, décharnés et faibles, maintiennent plus qu'un homme. Ils tiennent un espoir, ils tiennent la lumière du jour. Et voici des choses auxquelles on s'accroche, lorsqu'on sait ce que cela fait de les perdre ....

Sous l'emprise de cette étreinte griffue, l'aveugle, le juge, le bourreau, l'esclavagiste, ne se laisse pourtant pas avoir. Sous ses vieux habits de bourgeois, il patauge lui-aussi dans l'eau glacial, mais ne perd pas son flegme pour autant. Au contraire, il n'a jamais été plus calme, et n'a pas hésité à échanger plusieurs fois des paroles calmes et réfléchies à Annia, sans que quiconque ait pu les entre.

Enfin, votre surveillant, étonné par la situation, s'est approché. Vous lui avez crié de lâcher ses armes, mais il n'en a rien fait.
Pourtant, vous voyez très aisément que la situation ne lui plait aucunement. Il est dépassé, mais ne semble pas pour autant vous écouter.
Sans vouloir choisir un camp, il lâche un simple gourdin dans l'eau, à l'endroit où il se trouve, avant de lancer à l'aveugle :
"Vous allez trop loin, Fortune. Je ne vous suivrai pas sur ce chemin. Cette fois, vous êtes seul. Désolé."

La situation vous surprend tous les trois. Mais aucun de vous n'arrive à comprendre les tenants et aboutissants de tout ceci. Toujours est-il que le surveillant tourne les talons ...

Lance nous les clés laisse lui une chance de vivre et à nous de tenter la notre pour sortir de ces tortures gratuites !

Je prends grands soins à bien maintenir la machoire de Fortune pour pas qu'il tente de redonner des ordres au garde visiblement retourné contre son maître.

J'assure éventuellement ma prise mais il ne résiste guère donc je block plutot les éventuellements mouvements qu'il pourrait tenter.

Je m'adresse aussi au garde :

"Donne les clés où elle lui brise la nuque. Sinon, explique nous la situation et peux être qu'on pourra trouver un terrain de discussion."

Je tente d'éviter de le laisser partir et j'essaye de comprendre à ses expressions qu'elle est son étât d'esprit vis à vis de la situation en cours.

Annia ne peut voir aussi loin sans lâcher sa prise, mais le silence en dit long, ici.
La garde hésite longuement. Il cherche des réponses, et semble tiraillé par vos paroles, et l'envie irrépressible de ficher le camp. Et alors qu'il s'apprêtait à parler, l'aveugle le coupe : [/color=darkred]Laissez-le. Il n'est en rien responsable dans cette histoire. Si vous avez ...[/color] - La poigne d'Annia ne faiblit pas, et l'empêche de parler correctement - Si vous avez des griefs, ou des comptes à rendre, je suis le seul à pouvoir vous aider. Tu as été un bon serviteur, Rohim. Tu peux partir.

Mais votre attention s'attarde surtout sur le geolier, qui ne semble pas avoir été convaincu par les mots de l'aveugle. En retour, il vous lance : Tuer ne vous servira à rien. Pas plus qu'à moi. J'ai toutes les peines du monde à le reconnaitre, mais vous devriez écouter ses paroles, plutôt qu'en vouloir à sa vie.
Le dénommé Rohim s'écarte alors de quelques pas, mais ne disparait pas encore. Il attend une réponse.

Je me concentre sur le garde et je continue de lui parler pour en savoir plus :

« Personne n’a besoin de mourir mais si vous voulez que cette situation se débloque sans mort, va falloir être plus clair.
Cette situation a assez duré et il semble clair que plus personne ne contrôle cette mascarade.
Alors soyez clair et laisser tomber les masques de cette mise en scène avant qu’un drame que tout le monde regrettera, ne se produise.
Soyez sûr que nous sommes près à tout et que seul la vérité pourra nous faire renoncer à nos menaces. »

Pendant que je m’adresse à lui, je prends soin de masquer d’éventuelles paroles de l’aveugle en haussant la voix.
Je fais tout pour que l’aveugle ne puisse pas ramener le garde sous son contrôle.
J’observe avec attention les réactions du garde à mes dires, pour voir si on pourrait l’amener à nous aider.

Je tente d'en rajouter un peu pour faire pencher la balance en notre faveur :

Penses-tu que toutes les tortures gratuites que l'on a reçu sont nécessaires ? On a été ici ces chiens battus et l'on veut que se tirer...(laisse un blanc de quelques secondes comme si elle venait de penser à quelque chose) tu peux même nous accompagner si tu veux que tu veux te sortir d'ici.
On ne veut que sauver nos vies tu sais et je suis prête à tuer pour ne pas mourrir oui mais qui ne le serait pas ?

Je tente de parrer à ce que le vieux ne puisse plus parler, ça m'agace et me stresse encore plus ce perdre le fil de mon évasion.

La situation rend votre geôlier très tendu. Mais il vous écoute attentivement, même s'il s'enorgueillit d'avoir maintenant autant d'importance à vos yeux ...
Ecoutez, vous ... S'il avait voulu vous torturer, comme vous le dites, il l'aurait déjà fait. C'est un bon bougre, et sa proposition est peut-être pas très honnête, mais vous devriez y réfléchir ... Bonne chance en tout cas. J'espère vous revoir, s'ils ne vous tuent pas.
La dernière phrase était bien sûr destinée à son "ancien" maitre.

Sur ce, le gardien abaisse une très grande manivelle métallique qu'il tient à son côté. Vous vous doutez qu'un piège se cache sous tout cela, mais cela ne fait que baisser le niveau de l'eau, qui commence à s'écouler, pour le plus grand bien de vos jambes.
Lorsque Lame se retourne en direction du gardien, il est remonté par les escaliers.

Alors, le courant d'eau finit par diminuer sans faire de bruit. Et le maitre de ces lieux vous lance, toujours très étouffé par la pression des paumes d'Annia :
Et maintenant ?

"Nous voilà dans une facheuse impasse. Jamais nous n'accepterons ta proposition et nous sommes donc condannés à mourir pendu. Part la même, tu mourras de la même mort que nous, mais par la main d'Allannia et ce bien avant nous.
Alors, si tu as une nouvelle offre acceptable à nous faire, fais là ou finissons en de suite."

Mon ton est déterminé, c'est le ton d'un homme qui a décidé qu'il allait probablement mourir et qu'il accepte pluôt que de renoncer à ses valeurs.

D'abord, l'aveugle bafouillle une phrase rapidement étranglée par la lutte. Puis il se reprend, et Annia finit par relâcher un peu la prise, ce qui lui permet de parler, avec beaucoup de difficulté encore une fois.

Cela ne doit pas se finir ainsi. Vous le savez. Il y a d'autres ... opportunités. A quoi cela reviendrait-il de mourir ici tous trois dans ce trou pourri. Ne rêvez-vous pas d'un peu mieux ? Suis-je le seul de nous trois à voir un réel intérêt dans mon existence ?

L'eau continue de baisser. Et vos jambes, qui doivent retrouver leurs muscles, tressaillent. Vous éprouvez véritablement de la difficulté à rester sur vos jambes, plus particulièrement Annia, qui doit maintenir sa prise.
Vos signes de vie faiblissent. Si vous ne vous remettez pas sur pied, vous serez morts avant le matin.

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Jet de Vigueur : [DD variable]
Annia : 19 --> 3 points de vie non létaux.
Lame : 19 --> 2 points de dégats non létaux.

"J'ai accepté la mort, le jour où plus de 150 de mes fréres esclaves ont péris dans le feu enchainés par vos maitres et ceux qui sont comme vous.
Jamais je n'accepterais de revenir l'esclave de vos semblables, plutôt choisir la mort et la vôtre en même temps.
Mais peut être n'êtes vous pas réellement ce que vous voulez paraître être....."

Je suis déterminé, ma voix n'a pas d'hésitation, si il le faut je mourrai.

Je le laisse parler mais garde prise sur lui.

Je t'ai dit que je veux pas crever ici le vieux. Maintenant parle et arrête de tourner autour du pot. Une chose est très claire vu que t'es malin on te lâchera pas tant que des "bonnes" dispositions seront prises pour nous faire sortir de là.

Même les tiens te lâchent c'est pas une chose qui nous donnera des garanties pour te laisser vu le peu de confiance qu'on t'accorde ici...

L'homme attend cette fois d'avoir la gorge libérée pour parler. Mais il le fait avec toujours autant de difficulté :
Lame, je loue votre abnégation et votre dévotion. Mais il n'est pas ici question de mourir. Ecoutez donc cette jeune fille pleine de bon sens.
Je vous propose de lutter pour l'Ombre. Je vous propose de suivre les précepte du prêtre qui nous guide, et vous faire rentrer dans une Confrérie des plus secrètes de notre monde.
Mais pour cela, nous avons besoin de toute votre collaboration. Dans une entente mutuelle.
Aussi, voici ce que je vous propose. Vous me relâchez, et en guise de bonne fois, j'annule sur l'instant votre peine, et nous allons discuter dans un endroit plus hospitalier, autour d'une bonne soupe chaude. Qu'en pensez-vous ?

Suite aux mots de Lame, l'aveugle, pour lequel la prise n'est plus aussi douloureuse qu'auparavant, lève simplement les bras en signe de non-violence, et murmure quelque chose à la jeune fille qui l'enserre.

Ces mots sont calmes, et très longs. Il semble se dire beaucoup de choses, de l'autre côté de cette cursive. Mais l'aveugle est le seul à parler. Et Annia écoute, patiemment, et semble-t-il, avec assez de recul pour ne pas faire tout rater à cause un discours fait pour l'endormir. Il n'en est rien. L'homme parle, et la jeune fille écoute, mais la tension est à son comble lorsqu'il finit son discours.

Mais pendant ces longues minutes, le froid s'est insinué dans la pièce. Ce vent frais, vous le connaissez, il souffle à chaque coucher de soleil, lorsque les travailleurs reviennent du labeur. Ce vent vient pétrifier vos jambes, et scier les derniers muscles qui les portaient ... Lame tombe, lorsque le discours s'achève. Il arrive avec difficulté à se mouvoir jusqu'à un mur, mais ses muscles sont tétanisés, et tremblent vivement sans que Lame y fasse quoi que ce soit. Quant à Annia, ses genoux s'entrechoquent et ses dents claquent. Le souffle sorti de votre bouche n'a jamais été aussi froid, et forme pourtant une fumée épaisse qui contraste avec ce lieu gelé.

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Jet de Vigueur [DD20~Variable]

• Lame : 14 --> 3 points de dégâts non létaux
  
• Annia : 8 --> 5 points de dégâts létaux.
  

Quand je termine mes derniers mots (murmurés) je le relâche pour m'appuyer contre les barreaux de la porte éreintée par mes derniers efforts. Le froid rajoutant la fatigue à ma peine.

Je t'en devais une Lame, nous sommes quites il va tenir parole. Ai confiance et écoute ce qu'il à dire mais pas ici j'espère autour de cette soupe promise...

De façon très lente, l'aveugle maintenant libéré s'écarte de la paroi, et passe les mains sur la marque rougie qu'il porte au coup. Puis il se racle la gorge. Il a l'air profondément affaibli, et vous ferait presque pitié s'il n'avait pas été votre geôlier. Il s'approche de Lame, mais reste à bonne distance de sa cellule, s'agenouille, pour lui murmurer à son tour un assez long discours ...

Lame murmure également quelque chose à l'aveugle puis dit :

"Il semblerait que la gamine te fasse confiance. Je ne sais pas pourquoi mais je te laisse l'avantage du doute, l'aveugle.
Dis ce que tu as à dire ! Tu as toute mon attention..."

Je me recroqueville alors sur moi même pour tenter de conserver le maximum de chaleur corporelle et j'attends sagement la suite.

Suite à sa conversation avec Lame, et fort d'une liberté nouvellement retrouvée, l'homme se redresse, et sans mot dire repart en direction du pupitre à une dizaine de mètres de vous. Sur le chemin, il n'oublie pas de reprendre son épée, qu'il avait posée contre un mur entre deux cellules, et qui était tombée lors de la montée de l'eau dans tout ce niveau.
L'aveugle plonge donc ses mains dans l'eau, et en ressort une gaine munie d'une épée large. Puis, arrivé au pupitre, il saisit un trousseau, et s'approche à nouveau de vos cellules.
Il se tourne vers Annia, puis l'observe pendant quelques secondes. Enfin, il lance le trousseau au fond de sa cellule, dans le peu d'eau qu'il reste, mais trop loin pour qu'Annia ne puisse l'attraper.
Dès lors, il s'écarte de quelques pas, avec le signe de tête d'un marché conclu. Puis il vous lance : Je vous attends dans la pièce du haut., avant de s'en retourner et quitter le lieu.

Quelques secondes plus tard, et avec une précision sans égal, Annia a retrouvé les clés et ouvert vos deux cellules. L'aveugle s'en est allé à travers les escaliers.
Vos muscles s'engourdissent complètement, dès que vous faites vos premiers pas. Vous marchez contre les murs, en boitant. Vous avez perdu la sensation de toucher, votre gorge ne vous renvoie qu'une envie de vomir, vos vêtements sont froids à vous glacer le sang, et votre nuque raidie vous fait rapidement comprendre que vous couvez certainement l'un et l'autre une belle grippe ...

Alors, vous faites quelques pas, pensant vous dégourdir les muscles, jusqu'à ce que Lame tombe à genoux dans l'eau. A quatre pattes, il tente de se redresser, puis s'écroule finalement, à bout de force.
Annia, tu t'approches de lui, pour voir qu'il respire encore, et qu'il est pleinement conscient. Mais ses muscles sont froids et inertes ...

Jet de vigueur :

• Annia : 19 --> 2 points de dégâts non-létaux
  
• Lame : 8 --> 4 points de dégâts non-létaux.
  

je le prends pour le sortir de là et je vais avec lui sur mon dos ou si je n'y arrive pas en le tirant lentement au sol vers là où est partir l'aveugle là ou j'espère qu'il y aura de la chaleur et cette soupe chaude...

Je prends soin de regarder sur le chemin tout le décor des lieux dont j'ai été trop longtemps prisonnière.

Annia s'approche de son compagnon d'infortune, et le redresse difficilement. Mais Lame fait preuve d'une grande volonté, et n'est au final pas si lourd à porter. Il marche presque seul, mais l'aide d'Annia lui est indispensable.

Vous avancez à travers ce couloir. Lugubre. Humide. De part et d'autre, des cellules vétustes jonchent votre trajet. A certains endroits, les cellules ont été enfoncées et les barreaux tordus. Et à deux reprises, vous croisez des leviers probablement reliés aux cuves qui libèrent l'eau dans cet égout. Mais vous n'avez pas le temps d'y penser.

Vous avancez prudemment, jusqu'à atteindre le pupitre. Celui-ci contient quelques feuilles de papiers sans importance, ainsi qu'un jeu de clé dont Annia se saisit, juste au cas où. Vous empruntez ensuite l'escalier en colimaçons qui vous mène un peu plus haut.
A l'étage du dessus, la chaleur est bien présente.
Après ce long effort, pour tous les deux, vous prenez un peu de temps pour souffler et vous réchauffer. Vous reprenez vos couleurs, ou peu s'en faut. Après quoi, vous observez précautionneusement l'endroit : des dalles sur le sol, des murs en pierre peu espacés, qui forment et un long couloir circulaire. Plusieurs portes, à gauche comme à droite, parcourent le couloir. Mais à quelques pas de vous, une porte est grande ouverte.
A l'intérieur, quand vous approchez, vous entendez de petits bruits métalliques. Alors que Lame observe les environs, écoute les bruits qui viendraient du couloir, Annia se poste à l'embrasure de la porte, pour jeter subrepticement un regard à l'intérieur. D'un coup rapide, elle voit l'aveugle qui a débarrassé la pièce pour y installer une table et des chaises, aidé par un autre homme : un grand gaillard à l'aspect un peu pataud.
Sur la table sont posés des couverts de bonne facture, des assiettes creuses en porcelaine, un chandelier illuminé, et une soupière fumante. Cela fait à peine une poignée de minutes que l'aveugle vous a quitté, et pourtant tout semble apprêté à votre venue.
Vous passez alors la tête, assez interloqués et sur vos gardes, et l'aveugle, qui essuyait une des fourchettes, se redresse.

"Bien, lance-t-il. Vous voilà. Merci Atmos, s'adressant à l'homme qui l'accompagne. Si vous voulez bien vous assoir, nous allons pouvoir entamer une conversation en de meilleurs ... termes. Veuillez fermer derrière vous, pour plus de confort.

L'homme nommé Atmos se recule, et se poste dans un coin de la pièce, près d'une porte fermée. Il est très grand, tout en muscles, et des bracelets de force ornent ses biceps saillants. Son regard est déterminé, jusqu'à ce que Lame ce présente, auquel cas il le fixe d'un regard moqueur, accompagné d'un léger hochement de tête.

Après quelques secondes où je me parlais à moi même je vais m'assoir à la table confiante.

Si la soupe est proche de moi je n'ésite pas je me sers et commence à manger.

Alors donc explique-nous ton changement de...nous traiter.
Visiblement c'est toi qui nous a emmené à ces livres pour toi même et dans le seul but de nous tester c'est ça ?

Lame fixe Atmos droit dans les yeux. Son regard ne contient que colère, voir haine.
Cependant il ne dit rien, puis l'ignore tout simplement.

Je suis Annia et m'installe en face d'elle à la table, me sers et mange.
Je tente avant tout de me réchauffer le plus possible et de récupérer le maximum de force.
Je laisse Annia parler, sans dire un mot. Je reste silencieux, écoutant ce qu'il se dit, observant chacun.