Vue de bonne distance, la cité ne pourrait être qu'un flot de pue s'extirpant d'une terre mourante. Et en vous rapprochant, vous vous rendez compte que ce diagnostic n'est pas si loin de la réalité. Des murailles métalliques imposantes ceignent la ville et semblent l'étouffer. Des silhouettes -nombreuses- patrouillent le chemin de ronde.
En franchissant les lourdes portes sans cesses surveillées par les séides du Dieu Unique, la première chose qui frappe est l'odeur: une odeur de pisse, de maladie et de mort. A l'intérieur, des agglomérats de cabanes branlantes, de tentes crasseuses et de refuges improvisés en tout genre ont été érigés dans le chaos le plus total, sans même le soucis de conserver un chemin praticable: vous êtes dans les Bas Quartiers, la ville parallèle formée des mendiants, des orphelins et des sans abris dont le foyer a été ravagé par l'Ombre; là où les gangs s'entredéchirent et où les gens meurent dans l'indifférence la plus totale.
Cette odeur ... Une fumée noire s'élève de l'extremité de la ville: celle du bûcher où s'entassent les piles de cadavres, trop nombreux et insignifiants pour être enterrés décement. Les patrouilles de miliciens quadrillent Chandering, ils sont partout. Les cris de terreurs se mêlent aux bruits de course et aux râles des souffrants.
En contrebas, vers l'Ouest, vous devinez les docks, ses cargaisons d'armes et ses bataillons d'orks prêts à être envoyés au front -où qu'il soit. Le trafic est très important et une dizaine de lourds navires de guerres sans esthétique aucune amarrent journalièrement, pour repartir la semaine suivante vers les eaux sombres et agitées de la Pellurie. Autours des quais, les Vieux Quartiers, ancien coeur de la vie économique de Chandering. Aujourd'hui, toutes ses échoppes sont fermées, exceptées quelques tavernes toujours en activité -sous la contrainte des orks. Les vieux bâtiments commencent à souffrir du poids des ans et certains se sont effondrés, par manque de matière première indispensable à leur réparation.
De l'Aurore jusqu'à la Midi, l'ombre opaque de la forteresse massive de Gregon Chander, votre aimé seigneur, s'étend depuis la butte sur toute la ville. Aux abords du castel, quelques maisons chics déstinées à la cour du seigneur forment les beaux quartiers, dont l'accès est séverement contrôlé. En contrebas, l'amphithéâtre a été reconverti en arène où les "chevaliers" de Gregon s'affrontent pour le plus grand plaisir de leur maître.