2.3 - Sequelles

Confusion...
Chaos...
Silence !
Un lourd silence vous entoure... Un silence de mort, un silence pesant, inquiétant mais tellement reposant après la fureur de ces derniers jours...
Le jour est en train de se lever et une forte brume entoure la citadelle de Roc Durgis, bloquant quasiment toutes les lignes de vue, et vous donnant à chacun l'impression d'être seul... isolé !

Otto,
Tu es assis sur le sol, juste en dessous du porche de la Porte Nord. Assis en tailleur, recroquevillé sur le corps de Fayann, etendu devant toi, la tête posée sur tes cuisses.
Ton visage est baigné de larmes, et tu te dandines lentement d'avant en arrière, en caressant son visage et ses cheveux poisseux de sang, et collés par la terre et la crasse...
Autour de toi, le brouillard blaffard vous enveloppe et s'immisce dans tes vêtements. Tu frissonnes, mais cette sensation t'es presque agréable, tellement elle est douce en comparaison des douleurs que ressent le reste de ton corps...

Fayaan,
[Tu te rajoutes 1 PdV]
Tu ouvres difficilement tes yeux, encore collés de sang gluant mélé à de la boue et de la sueur... Une brume blafarde te les fait immédiatement fermer, t'éblouissant...
Tu tentes de des rouvrir plus lentement, et tu vois, au dessus de toi, le visage d'Otto ruisselant de lourdes larmes chaudes... Certaines tombent sur ton visage comme une pluie brûlante.
Le silence...
Tu remarques immédiatement le silence autour de toi... Ce silence pesant, troublé uniquement par le sifflement léger d'une brise glacée.
Après l'enfer de ces dernières nuits, le contraste avec ce jour blafard sans soleil et le silence profond te frappe, mais t'apaise aussi... Le repos, tu ne pense qu'au repos...
Tout ton corps n'est que douleur et souffrance...
Tu respires profondemment et te détends... Refermant les yeux...

Madrek,
Hagard...
Autour de toi le silence n'est rompu que par des râles de souffrance sporadique provenant de gorges asséchées, peut-être tranchées... Qui sait ?
Tu es au milieu de la Grande Place Centrale... à l'endroit où l'avenue de la Porte Nord débouche sur l'espace de la place.
Tu ne te souviens pas de grand chose. Tu ne te souviens même pas que le jour se soit levé... Pourtant, c'est bien le cas... Le jour est levé, mais une forte brume épaisse et inquiétante t'entoure et te donne l'impression d'être isolé. Tu distingues à peine les formes fantomatiques des bâtiments autour de toi...
Tu es assis par terre, appuyé contre le dos de... Wendel... lui aussi assis par terre, les jambes droites devant lui, à l'équerre, le menton posé contre son torse... Au moment où tu bouges pour te tourner vers lui, il s'affale sur le côté et tombe allongé sur le sol de façon grotesque...
Des voix distantes arrivent à tes oreilles, comme des murmures ou des grognements...

Harkan,
Tu es allongé de tout long sur le dos, les bras en croix.
Le contact avec le sol sabloneux et glacé te fait ouvrir les yeux...
Au dessus de toi, la brume, un épais voile blanchâtre, t'entoure comme du coton...
Tu es bien... Comme apaisé !
A droite un mouvement lointain, suivi d'une voix tout aussi lointaine, une voix douce, avec de légers accents rocailleux... Une voix féminine...
Suivie immédiatement par le bruit métallique d'une lame de hachoir qui s'abat sur un morceau de viande...
Puis, le silence...
Chuuuttttt...

Ignorant tout ce qui m'entoure totalement affolé par la non réaction de mon cousin Wendel je me penche sur lui et vérifie s'il est vivant.

Wendel ! Wendel ! Réveil toi !

Je vois son état de santé et tente de comprendre ce qui vient de nous arriver.

Les voix que j'entends je peux les définir ou en comprendre le sens, bien que mon attention soit focalisée sur le petit gnome !?

Je reprends un peu mes esprits au moment où Fayyan ouvre les yeux.
Je tente de me redresser, d'abord en posant un genou au sol puis lentement je me lève sur mes 2 pieds.
Mon corps est engourdi autant par le froid que par la tristesse. Je cherche mes compagnons du regard mais je ne vois personne.
Je fais un pas, laissant le sang circuler librement dans mes muscles endoloris, toujours à la recherche des autres.
Ne voyant personne, je reviens vers Fayaan, le saisissant par le col, je l'oblige à se lever en m'adressant à lui d'un ton autoritaire :

- Debout, Fayaan, lève toi ! Tu dormiras quand tu seras mort et pour le moment, je t'interdis de mourrir.
Nous devons retrouver nos compagnons.

Je me redresse lentement. Je me sens fébrile et comme à chaque fois que le calme m'envahit après la tempête, je sais que mon estomac va me jouer des tours.
Une voix douce et féminine attire mon attention et me fait sourire.
Mais la voix est vite remplaçée par un bruit semblable à celui d'une lame de hachoir qui s'abat sur un morceau de viande.
C'est de toute évidence le signal qu'attendait mon estomac pour rendre tout ce qu'il avait.
...
Je m'essuie la bouche du coin de la main et saisit ma hache. J'essaie de localiser le bruit tout en pensant que j'aurai mieux fait de rester dans la lumière blanche.

J'ouvre les yeux difficilement et je tente d'obéir à Otto.

- En Erethor.. en Erethor! Otto!! Otto! Nous devons allez en Erethor.. pour .. pour..

Puis aussi soudainement, je retombe dans le mutisme et l'ébétude. Le regard hagard je fixe une chose que personne ne verra s'il regarde dans cette direction.

*ooh.. les enfants.. Thrall.. Père..*

Je comprends enfin ce qu'Otto essaye de me dire! je me ressaisi et le regarde droit dans les yeux :

- Que s'est-il passé ?

Madrek,
- Hein, quoi ? Hey, là-bas, l'émissaire, se met à hurler Wendel surpris comme si il était réveillé en sursaut...
Il regarde autour de lui, étonné, perdu, légèrement affolé :
- C'est quoi ces trucs qui nous ont fait manger les émissaires ? C'est encore pire que les herbes de Grand Père, dis donc...
Il se relève et s'asseoit sur son postérieur, te regardant avec un léger sourire...
- T'as la même gueule de bois que moi ? Pfff quel mauvais rêve... Bon on a assez perdu de temps, faut arriver à Roc Durgis rapidement...

Otto, Fayaan,
Une légère bourrasque arrive vers vous, soufflant de l'exérieur de la citadelle vers l'intérieur...
[Que faites-vous ?]

Harkan,
Le bruit semblait provenir de derrière toi...
Tu cherches autour de toi ta hache... Le brouillard est tellement dense que tu ne vois pas plus loin que tes pieds...
Tu avances de quelques pas, et tu buttes immédiatement sur le cadavre d'un orque, la face atrocement mutilé, et le ventre ouvert de haut en bas...
Tu te déplaces légèrement vers la droite, et tu trouve ta hache, par terre, juste à côté d'une hallebarde plantée dans le corps d'un jeune nain. Ce dernier affiche un rictus de douleur. Il est à genoux, les mains crispées autour du manche de la hallebarde, dans un geste désespéré pour la retirer de son ventre... Il restera ainsi à jamais, ses lèvres sont bleuies par le froid et le givre qui a dû acompagner la rosée du lever du jour...
A nouveau cette voix, là sur ta droite... Et toujours cette langue rocailleuse, gutturale, et féminine... Un murmure... suivi d'un : "Chuuuut".
Puis le silence... Ce silence tellement fort qu'il fait siffler tes oreilles...

Je soutiens Fayaan pour l'aider à marcher et je lui dis :

- Je ne sais pas. Il y a eu cette lumière blanche, je t'ai tiré en arrière, tu étais inconscient et après plus rien.
Surement de la magie.
Essayons de retrouver les autres mais soyons prudent.

J'avance sur mes gardes par l'avenue de la porte nord, vers la grande place.

J'essai de me dégourdir un peu en observant la scène maccabre.

Qu'est-ce qui s'est passé ? et pourquoi j'ai cet étuit ? où sont les emissaires elfes !?

Je les cherche du regard en rejoignant mes compagnons.

J'entends toujours des bruits ou des voix !?

Aidé par Otto je me relève péniblement.

- Le dernier endroit dont je me souvienne est la place de Roc, et les autres y étaient.. Nous devons y aller.

Je me penche maladroitement afin de saisir ma hache à terre. Et j'en profite pour chuchoter quelques mots de réconfort à l'oreille du cadavre :
Courage mon ami, tu es mort en brave.
Et là ou tu es, nous te rejoindrons tous.
Puis je me redresse péniblement en me demandant si je ne suis pas en train de devenir vraiment cinglé.
Et en titubant, je tente de m'approcher de l'origine de ces sons.

Madrek,
Tu commences à te souvenir de cet étui. Otto te l'a remis, et lui-même l'avait reçu des mains du Dorthane, le chef de Roc Durgis.
Autour de toi, tu entends des bruits très sporadiques. On dirait des mouvements hésitants, entrecoupés de quelques discussions à voix basses...
Puis un râle, rauque, immédiatement suivi d'une exclamation en langue naine... Un semblant de lutte, puis le silence à nouveau...
Et cette brume qui ne se lève pas... Tout pourrait surgir de cet environnement laiteux...

Otto, Fayaan,
Endoloris, courbaturés, brisés, vous commencez à avancer, au jugé, en direction de la place centrale. Au bout d'une dizaine de mètre, quasiment à tatons, vous buttez contre un cadavre. Ce dernier s'avère être celui d'un orque atrocement mutilé, la tête détachée de son corps, et le ventre ouvert de haut en bas.
Vous continuez votre progression, lorque vous apercevez, à 2 ou 3 mètres à peine, une silhouette, ou plutôt deux silhouettes, fantomatiques, apparaissant dans la brume...
Sur votre droite, 2 autres formes. On dirait que ces dernières ne bougent pas.
Il est vraiment difficile de distinguer quoi que ce soit dans cette mélasse. Là soudain, à gauche, un cri, suivi d'une lutte, et d'un gargouilli infâme.
Une voix s'élève en nain : "Tu crois qu'il en reste encore ?"
C'est une naine qui parle, elle doit être jeune, mais ni l'un ni l'autre ne réussissait à reconnaître la naine qui parle...
- Non, mais chut, répond une autre voix féminine.

Harkan,
Les sons ont cessé...
Tes yeux n'arrivent pas à percer le nuage de brouillard épais... Cela commence à devenir opressant, comme si tu étais aveugle...
Et si c'était le cas !!!???

- Otto tu entends c'est une naine !

Je me tourne dans la direction de la voix ;

- Je suis Fayaan Main-du-Ciel ! Qui est là !

J'attends silencieusement, qu'une réponse me parvienne

Je tente de dissuader Fayaan de parler mais il est déjà trop tard.
Au moins, si c'est des amis, ils savent qu'on est là. Et si c'est des enemis, ils le savent aussi...

J'attends en silence, prêt à me défendre.

(à voix basse) Faut pas rester ici Wendel c'est un vrai attrappe souris ici. On voit rien.

Je prends le bras de Wendel pour pas que l'on se perde et prend vers 1 dirrection devant moi.

J'avance avec prudence et discretion.

Au bout de quelques minutes à errer das la brume, vous vous retrouvez tous pratiquement au centre de la Place Centrale, à proximité de la statue détruite.
Le brouillard a commencé à se dissiper, et autour de vous, tout n'est que désolation et chaos.
Il semblerait que tous les orques et les gobelins aient été tués d'une manière ou d'une autre. Une dizaine de naines et d'enfants nains sont en train de faire le sale travail de les décapiter et d'entasser les corps pour les faire brûler. Vous réussissez à dénombrer 15 survivants, mais ils vous indiquent qu'une dizaine est encore en vie : uniquement des femmes et des enfants, tous les mâles ont été tués soit durant la prise de Roc Durgis, soit lors des échaufourrés qui s'en sont suivies.
En reconstituant les derniers éléments, il semblerait que la grande lumière au centre de la Place Centrale soit apparue il y a enciron 6 heures et qu'une grande partie des créatures encore en vie soient alors tombées dans un profond sommeil...

A leur réveil, les survivants, n'ont fait que constater les même choses que vous...

Alors que vous finissez de discuter avec Maharatia, une vieillarde vivant près de l'entrée sud, vous remarquez la forme allongée d'un des golem de pierre. Sous cette forme, git encore le corps d'un des émissaires...
Il semble avoir bougé !

Je me jette sur lui pour lui porter seccours :

Ne bougez pas, ne parlez pas je vais vous soigner !

J'évalue son état et tente de voir si je peux lancer 1 sort de soins modérés en puissant dans mes propres réserves pour épargner la perte d'un être si rare et précieux.

Si mes soins magique peuvent le sauver alors j'hésite pas j'incante immédiatement pour refermer ces principales blessures.

je reste sous le choc, le spectacle de désolation qui s'offre à nous, me met le coeur au bord des lèvres ,et des larmes silencieuses, roulent sur mes joues..

Aucune pensée ne transparait clairement dans mon esprit, je n'arrive pas à en croire mes yeux. Prostré, je me tiens telle une statue, le regard perdu..

*Durgis.. comment est-ce possible..*

Du plus profond de mon âme, un lueur d'espoir renait à la vue des survivants.
Malgré les horreurs et la désolation qui nous entourent, ce quelques enfants et femmes nains en train de décapiter des orques morts me redonnent un peu de chaleur au coeur.
Je n'arrive pas bien à comprendre ce qui nous est arrivé ni ce qu'il s'est passé mais une chose est sûre, les enfants.... quelques enfants ont été sauvés.

Je marche au milieu des survivants et j'essaye de les réconforter d'un petit mot, d'une tape sur l'épaule. Je leur montre qu'ils ne sont pas seul, qu'il reste encore un peu d'espoir.
Ils sont l'avenir du clan, ils sont les héritiers de Roc Durgis.
Je cherche du regard mes compagnons.
Où est passé Harkan, Ulrich ??

[Otto,
Vous avez réussi à tous vous retrouver. Après avoir erré un petit moment dans la brume, vous vous êtes tous retrouvés au centre de la Grande Place. Ulrich est là, ainsi qu'Harkan, Wendel, Madrek et Fayaan.]

Madrek,
Tu te précipites auprès du corps de l'émissaire.
Il se trouve écrasé sous le poids du Golem qui est allongé sur lui. Ses jambes et son bassin sont totalement recouverts par la statue vivante.
Son doux visage est abîmé par plusieurs entailles, et une vilaine plaie lui a entallé le cou. Ses longs cheveux blonds sont totalement embrouillés et couvert de boue et de sang. Pourtant, son regard, éclairé par ses yeux d'un mauve profond se pose sur toi. Il respire avec difficultés et s'adresse à toi dans ta langue maternelle :
- Tout... semble terminé... petit homme... J'ai toujours admiré ton peuple... pour... keuf keuf keuf... pour son courage et sa... détermination...
Une vilaine quinte de toux manque de le faire s'étouffer. Sa voix est rauque, enrouée, brisée par la fatigue et la souffrance.
Le bel elfe te regarde et te sourit.
- Tu possèdes en toi, un don... inestimable... keuf keuf, jeune Madrek. Mais vois-tu... j'ai trop puisé dans mes réserves, et ton art, ne pourra rien pour moi... keuf keuf... Il... Il n'y... Il reprend son souffle... Ou plutôt, elle reprend son souffle, car maintenant que tu la vois de près pour la première fois, tu es persuadé que cet émissaire est UNE elfe ! Oui, UNE elfe ! Elle te sourit à nouveau avec une infinie douceur et bienveillance indescriptible : Il n'y a plus rien à faire...

Je m'approche d'Harkan et d'Ulrich :

- Je suis heureux que vous soyez toujours vivant. Je ne sais pas trop ce qu'il s'est passé mais des enfants sont sains et saufs. A nous de prendre soins d'eux.
Aidons les. Ils faut décapiter les corps et les jeter au feu. Nous utilserons 2 feux. L'un pour les orques et l'autre pour nos frères.
Nous n'avons pas le temps de donner une sépulture digne à nos frères mais je refuse de les bruler dans le même feu que ces créatures puantes.
Il faut aussi ramasser des vêtements chauds, des armes et de la nourriture. Tout ce que nous pouvons trouver.

Puis je m'adresse à Maharatia, la vieille naine :

- Que tous les survivants se réunissent ici. Tous devront aider à se débarasser des corps et à ramasser vêtements, armes et nourriture.
Nous devons faire au plus vite et quitter dès que possible. Nous n'y sommes plus en sécurité.

Je me rapproche alors de Madrek et de l'émissaire :

- Peux tu l'aider ? Il doit vivre pour nous conduire en Erethor.

Je me rapproche des membres du groupe, et j'observe madrek au chevet de l'émissaire.

*mourir si loin de chez soi, c'est peut-être bien ce qui nous attend..*

- Otto, Ulrich, Il nous faut mettre les survivants à l'abri, ces pourritures reviendront quand ils ne verront pas les autres rentrer ! Il ne faut pas traîner !

Si tout le monde est de cet avis, je me dirige vers les survivants pour les rassembler et voir ce qu'on peut emporter.

*Il n'y a que l'activité qui empêche de céder au désespoir*

Je fais un signe de tête négatif en réponse à Otto.

J'ai déjà déshonnoré votre chef en ne le laissant pas partir alors qu'il était trop blessé et je m'en excuse, cette elfe est trop blessée je ne peux rien pour elle.

Puis me retournant face à l'elfe.

Partez allez rejoindre Aryth, soyez tranquille, vous avez accompli votre mission et êtes morts en héros.

Donnez moi vos noms, je conterais à votre peuple vos actes.

Puisse Aryth vous apporter le repos que vous méritez, peuple des légendes des Ages.

Tout en disant celà, une larme perle des larmes commencent à perler sur mon visage. J'adresse à Aryth une prière pour les 2 elfes qui se sont battu pour Roc Durgis et nous même.

Je marque un instant de silence.

- Va en paix, noble elfe. N'ai aucune crainte. La missive sera portée à ta reine même si cela doit être au péril de ma vie.

Puis je m'adresse à Madrek.

- Veille sur les derniers instants de l'émissaire. Apporte lui tout ton réconfort.
J'ai beaucoup à faire. Nous devons préparer les survivants pour quitter le village au plus vite.

Je retourne vers Fayaan :

- Oui, Fayaan. Nous devons faire vite. Peux tu te charger de surperviser la récupération de vêtements chauds, d'armes et de nourriture pour tous les survivants ? Récupérons tout ce que nous pourrons trouver et qui pourra nous être utile dans notre voyage.
Fais toi aider des femmes et des enfants.
Harkan, Ulrich et moi, nous allons terminer de décapiter les cadavres et les jeter dans les brasiers. Puis nous viendrons vous aider.

Les rescapés sont tout aussi abasourdis que vous.
Certains font des gestes mécaniques, répétitifs : lever leur hache, l'abattre sur le cou du cadavre à leur pied, éventuellement s'y reprendre à plusieurs reprises puis se saisir de la tête, et aidés d'un autre, soulever le corps encore ruisselant de sang pour l'amener vers l'immonde charnier qui comence à s'élever au centre de la Place...
Regarder ce spectacle vous déchire tous le coeur : ces femmes et ces enfants obligés de mutiler ainsi le corps de nains qu'ils ont connus, avec qui ils ont vécu, est insupportable.
D'autres, au contraire, semblent se réfugier dans une sur-activité, courant de droite et de gauche, les bras chargés d'affaires abandonnées par les orques, les entassant dans des chariots à bras, ou dans des caisses rafistolées... Vous sentez clairement qu'ils préfèrent ne pas s'arrêter une seconde pour éviter de penser, et de prendre conscience de la situation...

Otto,
Ulrich s'approche de toi. Ses traits sont tirés. Il ressemble presque à un cadavre sorti de la tombe...
- Otto, je pense qu'une fois que nous aurrrons rrassemblé tout ce que nous pouvons emporrterr, il nous faudrra nous dirriger verrs la Veine d'Arrgent au nord. Le Dorrthane, là-bas, nous accueillera surrement, plusieurrs d'entrre nous y ont des cousins ou de la famille...
[La Veine d'Argent est une communauté minière située à 5 jours de marche en direction du nord, plus à l'intérieur des kaladrunes.]
Il se retourne et regarde avec toi le triste tableau qu'offre la citadelle détruite :
- Ces saloparrds n'ont pas eu le temps de tout emporrté, ou sont morrts avant. Il doit rresterr envirron une dizaine de jourrs de vivrres et de quoi arrmer tout le monde... Faudrra penserr aussi à mettrre les rreste du trrésorrs et des rreliques du Clan à l'abrri.
Après un temps de silence :
- D'ailleurrs, je me demande bien ce qui s'est passé finalement ! Cette lumièrre nous a tous aveuglés et j'ai l'imprression que nous sommes tous tombés dans un prrofond sommeil... Sorrcellerie elfe que tout cela... Il crache par terre...

Harkan,
Toi aussi, machinalement, tu entames cette sale besogne qui commence à constituer ton quotidien : décapiter des cadavres, décapiter des cadavres, décapiter des cadavres...
Orques et nains subissant le même sort, la même destinée...
Comme toute activité répétitive, cela te fait du bien, et t'évite toi aussi de penser et de réflechir. Penser à ce halo de lumière, à cette douceur cotoneuse et si reposante que tu as frôlée...
*La mort ! La mort est partout...*
En décapitant ces pauvres guerriers dont les visages affichent silencieusement des rictus de haine et d'effroi, tu te demandes si tu ne les délivres pas, finalement...
*La vie est une prison, la mort serait-elle la délivrance ?*
Tu ne sens même pas les éclaboussures e sang qui giclent à chaque coup sur ton visageet ta peau...

Fayaan,
Tu retrouves Helmutt, le fils du tanneur de peau d'Orock Peau-de-Neige (appelé ainsi en raison de la pâleur extrême de sa peau) et Alderack un tout jeune nain marauder qui venait à peine de faire sa première patrouille à l'extérieur de la citadelle. Avec leur aide, vous retournez à l'intérieur du donjon afin d'en sortir tous les objets de valeur que vous pourriez trouver et rassembler des éléments de l'histoire et de la mémoire de Roc Durgis.
La majeure partie des objets, livres, statues, et reliques ont été pillées par les orques, sinon, détruites. Le sol de la Bibliothèque de la Mémoire, contenant les plus beaux récits et les plus beaux poèmes qu'on pû composer les meilleurs conteurs de Roc Durgis depuis des siècles, est jonché de parchemins et livres encore en train de se consummer.
Fébrilsment, vous tentez d'éteindre le feu et de receuillir les fragments de vélins encore lisibles...
- Saloperie d'elfes, lance Helmutt d'un air rageur. Les chefs des peaux vertes, y cherchaient des oreilles pointus... Putain d'oreilles pointus, qu'est-ce qui sont venu foutre chez nous. Ces connards ont attiré les peaux vertes ici, et voilà le résultat... Faudrait tous les faire brûler vivants cette sale race...

Madrek,
Les larmes embrouillent ta vision. Tu essayes de soutenir la tête de l'elfe pour lui permettre de mieux respirer et de se détendre...
Elle ferme les yeux, et grimace de douleur, hocquetant pour chercher à reprendre sa respiration :
- Je... Je m'appelle... Je m'appelle Rhiann. J'ai été heureuse... de te rencontrer... toi... et... et tes... amis... keuf keuf keuf... Ses yeux d'un mauve profond se révulsent alors et elle se cambre, cisaillée par une douleur fulgurante soudaine et traitresse... Promet moi, de... d'apporter à... A... Aradil le cadeau de Woden... Elle reprend son souffle, et essaye de se calmer...
Ses yeux s'ouvrent en grand, comme si elle était étonnée de quelque chose : C'est étrange... cette sensation, si... étrange...
Elle se met alors à trembler, comme pris de spasme... Puis son corps se raidit. (La suite ici pour Madrek et Otto)